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Urgence Palestine conteste sa dissolution en France

Le groupe pro-palestinien français Urgence Palestine conteste la décision du gouvernement français de dissoudre son organisation, estimant que cette mesure est motivée politiquement et repose sur des accusations “fausses”. Selon le groupe, cette interdiction fait partie d’une répression plus large visant les mouvements en faveur des droits des Palestiniens et les militants anti-guerre.

Urgence Palestine, qui a été créée en 2023 pour protester contre l’offensive militaire israélienne à Gaza, a déposé ses arguments contre la procédure de dissolution jeudi, a indiqué son avocate, Elsa Marcel. Cette décision intervient après que le ministre français de l’Intérieur, Bruno Retailleau, ait annoncé la dissolution du groupe, dans une lettre datée du 28 avril adressée à l’un des fondateurs d’Urgence Palestine, Omar Alsoumi.

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Dans sa lettre, Retailleau justifie la dissolution en affirmant qu’Urgence Palestine aurait provoqué des actes violents, y compris à l’encontre des Juifs, et aurait appelé à la lutte armée. Cette décision a suscité une vive réaction de la part des membres du groupe. Omar Alsoumi a réagi en déclarant à Reuters vendredi que cette décision “montre le parti pris du gouvernement français concernant la guerre génocidaire que subit le peuple palestinien”.

Alsoumi a également précisé que le groupe, qui organise des manifestations à travers la France depuis 19 mois, rejette toute confusion entre les Juifs et le gouvernement israélien. Selon lui, les Palestiniens ont le droit de résister à l’occupation israélienne conformément au droit international.

Le groupe Urgence Palestine a pris la parole dans plusieurs villes françaises pour exprimer son opposition à l’invasion israélienne de Gaza et à la répression qui s’ensuit. Leur lutte se base sur la conviction que le peuple palestinien doit être soutenu dans sa résistance contre ce qu’ils considèrent comme une occupation illégale de leurs terres.

La décision de dissolution d’Urgence Palestine intervient dans un contexte politique tendu en France, où les débats sur la Palestine et la question du soutien à Israël restent polarisés. Les autorités françaises ont renforcé leur surveillance et leurs actions contre les groupes qui expriment leur soutien à la cause palestinienne, notamment après plusieurs incidents violents et des manifestations de grande ampleur.

Le groupe a également souligné que cette interdiction s’inscrit dans un contexte plus large de répression des voix dissidentes, notamment contre ceux qui s’opposent à la guerre en Ukraine ou qui militent pour la justice sociale et les droits humains à travers le monde.

L’avocate d’Urgence Palestine, Elsa Marcel, a insisté sur le fait que la dissolution du groupe n’était pas seulement injuste, mais aussi illégale. Elle a précisé que cette action visait à étouffer toute forme de solidarité avec le peuple palestinien et à décourager l’activisme politique en France. Selon elle, ces actions ne font que renforcer l’injustice envers ceux qui luttent pour la paix et les droits de l’homme dans la région.

Le ministre de l’Intérieur a défendu la décision, en insistant sur la nécessité de préserver l’ordre public et de prévenir toute incitation à la violence. Cependant, de nombreux militants et défenseurs des droits de l’homme critiquent cette position, estimant qu’elle constitue une violation des droits à la liberté d’expression et d’association.

Alors que la France se prépare à d’autres manifestations de solidarité avec la Palestine et des appels à une action internationale plus forte pour la justice en Palestine, la dissolution d’Urgence Palestine soulève des questions sur l’avenir de la liberté de protester en France.

Cet article a été publié à l’origine sur : tribune

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