Deux jours seulement avant leur visite prévue en Israël et dans les territoires palestiniens, 27 députés et élus locaux français, principalement issus des partis écologiste et communiste, ont vu leurs visas d’entrée annulés par les autorités israéliennes. Cette décision survient alors que les tensions diplomatiques entre Paris et Tel Aviv s’intensifient, notamment après les récentes déclarations d’Emmanuel Macron évoquant une reconnaissance prochaine de l’État palestinien.
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Une visite prévue sous le signe de la paix
Les membres de la délégation de gauche devaient effectuer une mission de cinq jours, organisée par le consulat de France à Jérusalem. Selon leurs déclarations, l’objectif du voyage était de renforcer la coopération internationale et de promouvoir une culture de paix entre les peuples. Ils devaient se rendre en Israël ainsi que dans les territoires palestiniens pour constater la situation sur le terrain et échanger avec différents acteurs locaux.
Un refus d’entrée fondé sur la législation israélienne
Le ministère israélien de l’Intérieur a invoqué une loi qui permet de refuser l’entrée à toute personne soupçonnée d’agir contre l’État d’Israël. C’est en vertu de cette législation que les visas, pourtant délivrés un mois plus tôt, ont été brusquement annulés. Le même motif avait déjà été utilisé récemment contre deux députés britanniques du Parti travailliste, ainsi qu’en février contre deux eurodéputées, dont la Franco-palestinienne Rima Hassan.
Les réactions indignées des parlementaires français
Dans un communiqué commun, dix-sept des parlementaires touchés ont dénoncé une forme de « punition collective » et demandé une intervention directe du président Macron. Ils estiment que leur interdiction d’entrer sur le territoire israélien représente une rupture grave dans les relations diplomatiques entre les deux pays. « Pour la première fois, deux jours avant notre départ, les autorités israéliennes annulent nos visas, pourtant validés depuis un mois », déplorent-ils.
La délégation comprenait plusieurs personnalités politiques connues comme François Ruffin, Alexis Corbière, Julie Ozenne, la députée communiste Soumya Bourouaha et la sénatrice Marianne Margate. D’autres membres étaient des maires et élus locaux issus de la gauche.
Un contexte politique particulièrement tendu
Cette décision intervient dans un contexte où les relations entre Israël et plusieurs pays européens se crispent autour de la question palestinienne. Emmanuel Macron a récemment déclaré que la France pourrait reconnaître officiellement un État palestinien dans les mois à venir, possiblement lors d’une conférence internationale prévue en juin. Israël, par la voix du Premier ministre Benjamin Netanyahu, a vivement réagi, qualifiant cette reconnaissance de « récompense majeure pour le terrorisme ».
En parallèle, Macron a multiplié les pressions sur Israël concernant la situation humanitaire à Gaza, aggravée par la guerre contre le Hamas. Ces positions françaises sont perçues comme hostiles par le gouvernement israélien, qui semble adopter une politique de fermeté à l’égard des responsables politiques européens affichant leur soutien à la cause palestinienne.
Vers une escalade diplomatique ?
Les élus français concernés réclament désormais un rendez-vous avec Emmanuel Macron et appellent le gouvernement à obtenir d’Israël une explication claire, voire une révision de sa décision. Le risque d’un refroidissement durable des relations entre la France et Israël est réel, surtout si Paris poursuit sa volonté de reconnaître officiellement un État palestinien dans les mois à venir.
L’annulation de ces visas ne fait que renforcer les tensions entre deux partenaires historiquement liés mais aujourd’hui divisés par leur vision de la paix au Proche-Orient.
Cet article a été publié à l’origine sur : ndtv.com