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Téhéran mise sur la France pour relancer les négociations nucléaires iraniennes

Tehran looks to France to restart nuclear negotiations

Téhéran envisage la France comme partenaire privilégié pour relancer les négociations sur son programme nucléaire, après la rencontre du 26 novembre 2025 à Paris entre le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi et son homologue français Jean-Noël Barrot. Cette initiative survient dans un contexte tendu, marqué par l’activation du mécanisme “snapback” par la France, le Royaume-Uni et l’Allemagne le 28 août 2025, rétablissant des sanctions ONU contre l’Iran pour non-respect des engagements de l’accord de 2015 (JCPOA). L’échéance critique approche le 18 octobre 2025, fin de la résolution ONU 2231.

Contexte des négociations nucléaires

L’accord de Vienne de 2015 limitait l’enrichissement d’uranium iranien en échange d’un allègement des sanctions. Les États-Unis s’en retirent en 2018 sous Trump, provoquant une escalade : l’Iran réduit ses obligations, refusant les inspections complètes de l’AIEA. En 2025, des cycles indirects à Oman (avril-mai) échouent, avec divergences sur les stocks d’uranium hautement enrichi et les garanties américaines.

La France, avec l’E3 (Royaume-Uni, Allemagne), active le snapback en août pour contrer une “menace nucléaire iranienne”. Téhéran accuse Washington de manque de volonté sincère, préférant des intermédiaires comme l’Arabie saoudite ou Paris, perçu comme “fiable”.

Déclarations clés des acteurs

Positions iraniennes

Abbas Araghchi, lors de son entretien à Paris et sur France 24, déclare : “Nous avons une confiance totale en l’Arabie saoudite pour servir d’intermédiaire avec Washington. Ni eux ni nous ne sommes pressés pour des négociations directes.” Il rejette les préconditions américaines (arrêt de l’enrichissement, missiles, alliés régionaux) comme “illogiques”, exigeant égalité et respect mutuel. Esmaeil Baghaei, porte-parole du MAE iranien, ajoute : “Pas d’intention immédiate de négociations ; nous évaluons les conséquences des sanctions. La diplomatie persiste si résultats positifs”.

Réponse française et E3

Jean-Noël Barrot réitère : “Occasion d’exhorter l’Iran à remplir ses engagements auprès de l’AIEA et reprendre une coopération rapide.” Le Quai d’Orsay précise : “Vive préoccupation de la France et de ses partenaires sur le programme nucléaire iranien. Appel à retourner à la table des négociations pour un accord robuste et durable garantissant l’absence d’arme nucléaire”.

L’E3, en octobre, affirme : “Engagés à relancer négociations avec Iran et États-Unis pour un accord vérifiable. Le snapback est approprié face à la menace”.

Enjeux et pressions régionales

L’Iran refuse l’accès complet à ses sites nucléaires, accumulant un stock d’uranium non vérifié. Paris lie discussions au nucléaire, à la situation régionale (Israël-Hezbollah, Houthis) et à la libération de deux Français détenus à Téhéran. Le rial chute record en septembre, accentuant l’isolement de Téhéran post-“reset” régional.

La France menace d’activer pleinement le snapback avant octobre 2025, coordonnant avec l’UE et les États-Unis. Téhéran propose investissements européens en échange de concessions, mais divergences persistent sur le transfert des stocks d’uranium à un tiers.

Réactions internationales et perspectives

Les médias français (Le Monde, TF1 Info) soulignent le rôle pivot de Paris face aux réticences américaines. Al Jazeera note l’espoir E3 de relancer malgré sanctions ; RFI évoque un Iran “isolé” luttant pour sa pertinence. Trump, réélu, impose “pression maximale” avec menaces militaires, rendant la France un canal diplomatique clé.

Perspectives : réunion potentielle à Genève fin novembre ; Oman médiateur pour cycles futurs. Succès dépend de coopération IAEA et concessions mutuelles avant snapback total, évitant escalade au Moyen-Orient.

Cette diplomatie française illustre un équilibre entre fermeté et dialogue, dans un dossier menaçant la non-prolifération globale.

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