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France Exige un Report de l’Accord UE-Mercosur Face à la Colère des Agriculteurs

France urges delay as EU pushes ahead with Mercosur trade deal

La France appelle à reporter le vote européen sur l’accord de libre-échange UE-Mercosur, jugé « inacceptable en l’état » par Paris, alors que la Commission européenne pousse pour une signature rapide d’ici fin 2025. Ce traité, négocié 25 ans avec Brésil, Argentine, Uruguay et Paraguay, suscite une vive opposition agricole en raison de craintes de dumping sur viande bovine et volaille. Le gouvernement cherche à bâtir une minorité de blocage avec Pologne, Hongrie, Autriche et Irlande, tandis que l’Italie hésite.

Contexte et Calendrier du Vote

L’accord politique conclu en décembre 2024 attend l’aval des États membres cette semaine, avant un sommet Mercosur le 20 décembre et la visite d’Ursula von der Leyen au Brésil. Pour bloquer, il faut 4 pays représentant 35% de la population UE. La France, premier producteur agricole européen, mène l’opposition, soutenue par manifestations paysannes et critiques extrêmes droite/gauche accusant Paris de soumission à Bruxelles.

La Commission vise une finalisation « économiquement, diplomatiquement et géopolitiquement vitale », malgré tensions. Économies prévues : 4,26 milliards €/an en droits de douane pour entreprises UE, mais choc concurrentiel pour agriculteurs face à imports sud-américains aux normes allégées.

Position Française : Trois Conditions Indispensables

Le ministre de l’Économie Roland Lescure déclare dans Handelsblatt : « Le traité est tout simplement inacceptable en l’état. » Paris pose trois prérequis :

  • Clauses de sauvegarde fortes pour suspendre réductions tarifaires en cas de perturbation marchés.
  • Clauses miroirs imposant à Mercosur les normes UE sur pesticides, aliments animaux et environnement.
  • Contrôles renforcés aux importations, sanitaires et phytosanitaires.

« Tant que nous n’obtiendrons pas d’assurances sur ces trois points, la France n’acceptera pas l’accord », insiste Lescure. Le Premier ministre Sébastien Lecornu cherche une coalition bloquante au Conseil.

Réactions de la Commission Européenne

La Commission réaffirme son calendrier : « Depuis la conclusion politique l’an dernier, nous avons écouté agriculteurs, consommateurs, États et députés, et agi avec mesures d’accompagnement efficaces. » Propositions : surveillance accrue marchés agricoles, révision résidus pesticides, filet sécurité financier (~1 milliard € pour agriculteurs impactés). Un porte-parole : « Finaliser maintenant est vital. »

Colère Agricole et Contexte Social

En France, protestations s’intensifient contre « dumping social/environnemental » : crainte imports viande/volaille à bas prix menaçant exploitations fragilisées par coûts, normes UE et virus comme la dermatite nodulaire (abattages récents). Syndicats et extrêmes dénoncent négligence rurale. Italie divisée : industrie pro, agriculteurs contre.

EnjeuImpact PotentielSoutiens France
Viande bovine/volailleConcurrence déloyalePologne, Irlande
Marché 722 millions consommateursGains industrie UEOpposition paysanne

Divisions Européennes et Enjeux Politiques

Italie pivot : confédération industrielle favorable, fermiers opposés ; décision sommet jeudi. Pologne, Hongrie, Autriche, Irlande alignées sur Paris. Un rejet minerait crédibilité UE après 25 ans négociations, renforçant eurosceptiques ruraux avant élections.

Macron risque d’enterrer définitivement l’accord par tactique dilatoire, selon observateurs. Commission met pression : « Attentes pour signature fin 2025, sous réserve procédures Conseil. »

Mesures Proposées par Bruxelles

  • Surveillance marchés pour perturbations import Mercosur.
  • Contrôles renforcés résidus pesticides/substances interdites UE.
  • Mécanisme aide financière agriculteurs affectés.

Parlement UE vote mardi sur renforcement sauvegardes, visant rassurer France.

Implications Stratégiques

À court terme, report possible si coalition ; sinon passage force alimente défiance. À long terme, échec questionne ambition commerciale UE face USA/Chine. Pour France, équilibre protectionnisme/agriculture vs ouverture marchés export (voitures, machines, vins).

Ce bras de fer teste cohésion UE : agriculteurs vs libre-échange, rural vs industriel. Décision imminente pourrait redéfinir politique commerciale européenne en 2026.

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