Le géant français de l’énergie, TotalEnergies, est au cœur d’une polémique grave après le dépôt d’une plainte pénale en France, l’accusant de complicité de crimes de guerre, tortures et disparitions forcées sur son site gazier au Mozambique. Cette plainte, déposée par le Centre européen pour les droits constitutionnels et humains (ECCHR), révèle des liens directs entre le groupe et les forces armées mozambicaines accusées d’atrocités envers des civils.
Les allégations principales
Soutien et financement de violences
Selon la plainte déposée en novembre 2025, TotalEnergies aurait financé et soutenu matériellement la Joint Task Force (JTF), une unité militaire mozambicaine, qui entre juillet et septembre 2021 aurait détenu arbitrairement, torturé et tué des dizaines de civils dans des containers métalliques à l’entrée du site gazier d’Afungi. Ces violations des droits humains sont qualifiées de graves crimes de guerre par l’ECCHR « Joint Task Force ».
Connaissance des risques ignorée
Des documents internes montrent que TotalEnergies était informée dès 2020 des allégations de violations des droits humains perpétrées par la JTF, notamment libertés restreintes, extorsions, violences physiques, arrestations arbitraires et disparitions. Malgré ce savoir, la société aurait continué à collaborer avec les forces qui assurent la sécurité de ses installations.
Contexte du projet au Mozambique
Le projet Mozambique LNG, en pause depuis une attaque terroriste meurtrière en 2021, voit son redémarrage conditionné par un accord sur le financement des coûts supplémentaires estimés à 4,5 milliards de dollars. TotalEnergies assure que son objectif principal était d’assurer la sécurité de son personnel et des infrastructures.
Réactions et enjeux juridiques
Position de TotalEnergies
Le groupe énergétique rejette fermement ces accusations, affirmant ne pas être lié aux violences commises par les forces armées mozambicaines. Il souligne son engagement à respecter les droits humains et le cadre juridique international, tout en dénonçant des accusations qu’il qualifie d’infondées.
Appels à la justice et responsabilité
L’ECCHR demande l’ouverture d’une enquête judiciaire en France pour vérifier ces accusations. Cette affaire illustre la complexité des responsabilités des entreprises opérant en zones de conflits et renforce le débat sur la diligence raisonnable et l’éthique des multinationales dans les pays à haut risque.
Impact pour la région et les victimes
Les atrocités dénoncées prennent place dans un contexte de guerre civile et de crise humanitaire majeure au Mozambique, notamment dans la province du Cabo Delgado, où les communautés locales subissent les violences croissantes. La plainte vise aussi à offrir une reconnaissance aux victimes et à leurs familles, demandant justice pour les abus perpétrés.
L’affaire TotalEnergies au Mozambique met en lumière les risques juridiques et éthiques auxquels sont confrontées les grandes entreprises du secteur énergétique dans les zones de conflit. La plainte pour complicité de crimes de guerre déclenche un examen approfondi de leurs pratiques et souligne l’importance d’une vigilance accrue pour protéger les populations vulnérables.